« C’est pas pareil les premiers et les pressés. » Comme elle le scande dans sa ballade autotunée « Time », Meryl a pris le temps pour s’élever. L’ascension de Cindy Elismar, venue au monde en septembre 1995, débute sur son île d’origine, la Martinique. Dans sa petite ville de Saint-Esprit, les ingrédients du cocktail musical ambiant sont variés : le kompa haïtien, le reggae, et le dancehall de son père, puis le rap de son cousin, Specta. C’est ce dernier qui lui fait poser ses premiers 16 mesures avant même ses 18 ans. Mais c’est grâce à ses mélodies qu’elle va décoller.
Le public antillais est embarqué, dès 2016, par le vent de douceur franco-créole d’« An Chanjé ». Mais pour atteindre les oreilles de l’Hexagone, la Martiniquaise va d’abord emprunter un chemin parallèle : celui de « tubeuse à gage ». Ses dons pour le chant et l’écriture lui ouvrent des portes cachées dans l’ombre du rap. Elle prête alors sa plume pour les textes de SCH, Niska ou Shay (« ghostwriting ») et peaufine les airs (« toplining ») de certains de leurs hits.
Riche de toutes ces expériences et influences, son melting-pot musical peut finalement s’ouvrir au terme des années 2010. La trap de « Béni » et les mélodies aériennes de « La Brume » servent de bélier à sa première mixtape, Jour avant Caviar, dévoilée début 2020. Et quand l’heure du premier album sonne en 2024, Caviar I, tous ses flux musicaux caribéens peuvent déborder. Du zouk au dancehall, en passant par le rap et le reggaeton, Meryl peut tout jouer.