#Actualités

10 artistes de musique électronique à suivre en 2026

By Neshy Denton

December 31, 2025

Dans un monde où les algorithmes ciblent sans relâche vos goûts musicaux (créant une bulle hyper-personnalisée), la possibilité de découvrir de nouveaux sons de manière organique ressemble presque à un privilège. Il est naturel d’avoir envie de nouveauté, d’une véritable révélation que la machine n’a pas encore calculée pour vous. Cette année, nous avons coupé le moteur — et mis les mains à la pâte

Parce que nous croyons que les meilleurs artistes ne se contentent pas d’imiter les tendances, mais façonnent leur propre identité sonore, nous avons réuni une liste de 10 artistes à suivre en 2026 : de véritables perturbateurs, des pépites rares, fruits de notre obsession à dénicher le prochain joyau.

Pépe

La musique de Pépe est loin d’être linéaire. S’il fallait définir son univers, on parlerait d’un mélange de deep techno émotionnelle, d’IDM aux penchants ambient, de UK garage, de breakbeat complexe et de textures glitchées. Sans aucune frontière stylistique, le curateur espagnol expérimente en permanence des influences contrastées, trouvant quelque chose de totalement singulier à l’intersection de ces sonorités.

Après s’être fait un nom sur le circuit européen, Pépe s’impose aujourd’hui comme un producteur et DJ affirmé, reconnu par des labels comme Lapsus Records, où il a sorti plusieurs projets, dont l’album très remarqué Reclaim et l’EP Futurepresent. Des œuvres qui lui ont permis de trouver naturellement sa place dans la scène contemporaine et dite underground.

Sciama

Nordiste dans l’âme et sudiste de cœur, Sciama est l’alias de production de Micheal Watters, qui collabore aujourd’hui étroitement avec le label Auxiliary d’ASC, sur lequel il a publié une série d’EPs consolidant sa place sur la scène britannique. Plongé dans les territoires atmosphériques de la techno, l’instinct rare qui traverse son son le positionne clairement comme un précurseur, perceptible sur des sorties comme Between Veils, Decipher ou Myriad.

Rien de banal dans sa musique. Elle se situe quelque part entre drum and bass, deep techno et ambient, portée par des rythmiques brisées et une percussion minutieuse, bien loin du schéma classique en 4/4. Un univers sonore qui l’a naturellement mené vers des line-ups de clubs et d’émissions radio aux côtés de labels comme Samurai Music et de collectifs tels que Danza Nativa. Écoutez ses sets, et vous comprendrez.

Carré

La DJ née à Los Angeles et désormais installée à Londres ne laisse aucune place au doute — il suffit d’écouter sa musique pour comprendre. Carré, cofondatrice de la série de soirées et du label underground Fast At Work, s’est rapidement forgé une solide réputation grâce à sa mise en avant de styles de musique dance subversifs et à son affinité très marquée pour les basses lourdes et profondes.

Elle mérite pleinement sa place dans cette liste grâce à son travail sur les sub fréquences et à son exploration fine et nuancée du dubstep, de la techno leftfield et d’autres styles axés sur le low-end. Évoluant souvent entre 140 et 160 BPM, elle façonne une énergie à la fois futuriste et profondément ancrée dans les traditions de la culture sound system londonienne.

Kia

Oscillant entre états oniriques et dancefloor, Kia a construit un univers où les atmosphères psychédéliques et les rythmes profonds se rencontrent avec élégance. D’abord connue à Melbourne comme une diggeuse obsessionnelle, elle s’est ensuite lancée dans le mix en tant que DJ, a créé son propre label et, en véritable déclencheuse de soirées, tisse basses, techno psyché et breaks dubby en récits à combustion lente qui vous happent peu à peu.

À la tête du label Animalia (et de son pendant ambient Cirrus), Kia fédère une famille de producteurs qui partagent son goût pour la psychédélie et les grooves hypnotiques. Tout en bâtissant son empire de narrations expérimentales, elle diffuse son son à travers l’Europe, le Royaume-Uni et au-delà — et on ne peut que vous recommander de monter à bord.

Azu Tiwaline

Voici l’un des forces les plus envoûtantes de la musique électronique actuelle. Curatrice sonore hors pair, Azu Tiwaline mêle rythmes nord-africains, dub, techno et trance pour créer des paysages sonores d’un autre monde, que l’on ne peut qualifier que d’hypnotiques. À la fois anciennes et futuristes, ses visions musicales se construisent autour du rythme et de l’atmosphère plutôt que de la mélodie.

Ce sont ses racines tuniso-berbères qui ont nourri son amour pour les percussions tribales et les voyages tourbillonnants, faisant littéralement écho aux étendues du désert du Sahara. Des sorties comme son album acclamé Draw Me A Silence ou l’EP Magnetic Service — tout juste paru sur Livity Sound — illustrent parfaitement la finesse et la profondeur de son sound design électronique.

AIDA

Originaire du Canada et aujourd’hui basée à San Francisco, AIDA apporte une véritable bouffée d’air frais à la scène électronique. Portée par ses racines iraniennes, elle fait partie de ces diggeuses obsessionnelles qui ont su faire le tri dans le chaos pour trouver un son qui résonne auprès de beaucoup. En mêlant des rythmes inspirés des musiques du monde à une house groovy, de la techno et des breaks, elle a su façonner une identité qui lui est propre.

Co-fondatrice du label Apranik Records, dédié aux artistes iraniens, l’influence d’AIDA dépasse largement le cadre sonore. Mais c’est avant tout sa musique, notamment le morceau envoûtant Collective Coma sorti sur Faith Beat, qui a su captiver et fidéliser un public enthousiaste. Véritable créative guidée par une profonde charge émotionnelle, elle est aujourd’hui accueillie à bras ouverts par la scène.

Purelink

Alors, en voici un différent. Un groupe d’indie rock déguisé en producteurs d’ambient et de dub techno, qui enchaîne les DJ sets à travers les États-Unis. Voilà à peu près comment je le résumerais. Ah oui, ils sont plutôt cool aussi. Le trio originaire de Chicago Purelink; Tommy Paslaski (Concave Reflection), Ben Paulson (Kindtree) et Akeem Asani (Millia), est aujourd’hui basé à New York, où ils ont concrétisé leur rêve après s’y être installés il y a quelques années.

Façonnant des paysages sonores immersifs entre ambient techno et dub, leurs influences glitchy issues des boucles du début des années 2000 se mêlent naturellement aux percussions et à des morceaux chaleureux, presque joués en groupe, qui évoquent quelque chose de totalement unique. Ils incarnent cette nouvelle vague ambient et dub techno, arrivée pile au moment où la scène de Chicago manquait d’un supplément d’âme, et largement reconnue depuis leur premier album acclamé en 2023, Signs, sorti sur Peak Oil.

Verraco

Ancien journaliste musical, il a laissé le monde académique derrière lui pour exprimer haut et fort sa passion pour la production musicale. En lançant l’alias Verraco en 2017, il a ouvert la porte à un univers singulier mêlant techno, dembow, design influencé par l’IDM et rythmes latins, évoluant de son premier titre Grial jusqu’aux véritables hits de club qu’il délivre aujourd’hui.

Récemment signé chez XL Recordings avec l’EP Basic Maneuvers, l’artiste colombien ne montre aucun signe de ralentissement dans sa quête intrépide et décloisonnée de nouveaux sons. Et après l’avoir vu en live au MIRA Festival à Barcelone, on est repartis avec une seule envie : en reprendre encore. Également cofondateur de TraTraTrax (aux côtés de DJ Lomalinda et Nyksan) ainsi que du label Insurgentes, il s’impose comme l’un des grands défenseurs du talent latino-américain.

Martinou

S’étendant sur deux décennies d’exploration sonore, Martinou s’impose comme un véritable vétéran. Son univers est façonné par une sensibilité analogique que l’on apprécie tout particulièrement aujourd’hui. Basé en Suède, le producteur a publié sur des labels reconnus tels que Nous’klaer Audio, Turbo Recordings, Mule Musiq, Studio Barnhus, entre autres, chacun révélant une facette différente de son style.

Et Martinou ne suit pas le troupeau : il évite consciemment les tendances, préférant se consacrer à une quête patiente et exigeante de la permanence sonore. Ses morceaux phares, comme Chiral ou Rift, se distinguent par des nappes, des textures de synthé et une sensibilité mélodique très marquée (une signature typiquement scandinave). L’atmosphère hypnotique qu’il construit dépasse les frontières habituelles, trouvant un équilibre subtil entre deep house, dub techno et textures ambient essentielles.

Dokta OOZ

Khanya Nzama, alias Dokta OOZ, est aujourd’hui une figure essentielle de la scène sud-africaine. Porté par un son profondément ancré dans le rythme, le selector ne déborde pas seulement de talent, il contribue aussi activement à la scène à travers une approche soigneusement construite, entre dévotion au vinyle et engagement en tant qu’organisateur d’événements.

Il est notamment reconnu pour avoir fondé la série d’événements spécialisée « WaxOn. WaxOff. », qui met à l’honneur des sets 100 % vinyle et des sélections profondes, offrant un véritable terrain d’expression aux puristes de la deep house et de la techno. Résident dans des lieux clés de Johannesburg comme The Loft et And Club (notamment pour les soirées TOYTOY), Dokta Ooz distille sur le dancefloor un mélange de house soulful, de techno et d’électro brûlant.

Nous avons posé nos suggestions sur la table, et nous ne nous lasserons jamais de partager les sons qui nous obsèdent — mais maintenant, c’est à ton tour de t’y perdre. Et la seule chose qui surpasse écouter ces sets au casque, c’est de les ressentir dans une salle. Alors trouve le prochain événement dans ta ville et viens vivre l’expérience.